En
marge des consultations préalables de la Ville de Québec pour son Programme
particulier d’urbanisme (PPU) - portion Sud de Saint-Roch, des résidents du quartier ont
formé une Coalition, à l’invitation du Comité citoyen de Saint-Roch, et
élaboré un Programme *populaire d’urbanisme qui
intègre des propositions (illustrées en annexe) pour le verdissement.
La
Coalition propose d’intégrer au PPU un plan de verdissement et de réviser
la règlementation de zonage pour
hausser le pourcentage d’aire verte exigé — qui est actuellement de 0 % pour la majorité des sites non
construits. La règlementation devrait exiger plus de 10 % pour toute nouvelle construction ou rénovation majeure et tenir compte des
surfaces verdies verticalement. Elle
devrait imposer aux nouvelles constructions une marge de recul en façade pour
la plantation de végétaux. Elle devrait autoriser et
favoriser des solutions de verdissement
innovantes adaptées aux contraintes urbaines,
notamment au moyen de plantes grimpantes
sur les murs des édifices ou sur des
structures pouvant remplir diverses
fonctions dans l’espace public (voir
annexe illustré).
Le PPU
doit aussi prévoir l’implantation de
nouveaux parcs à l’intérieur des
secteurs résidentiels, et l’acquisition de terrains à cette fin. Ces parcs
à l’échelle locale doivent être facilement accessibles et desservis par des corridors piétons et cyclables. Actuellement,
les zones végétalisées sont dans des secteurs où des artères routières
importantes rendent leur accès difficile notamment aux personnes les plus
vulnérables (enfants, personnes âgées).
Ces
propositions visent à réduire le phénomène des îlots de chaleur et ses impacts avérés sur la santé, à améliorer la qualité de l’air et la qualité de vie, dans un centre-ville à
échelle humaine où il fait bon vivre. Ce sont des conditions sine qua non pour
l’attraction et la rétention de nouveaux résidents, pour une densification
réussie. Les mesures proposées permettraient de combler un besoin criant de
végétalisation à Saint-Roch, qui a du retard en la matière. Ingrédient du quartier idéal identifié lors
du Forum de discussion de décembre 2014, le verdissement est présenté comme un
enjeu prioritaire de l’arrondissement. Il a été intégré dans d’autres PPU au Québec, notamment à Griffintown (Montréal), quartier
central industriel et ouvrier en revitalisation.
Le Programme
*populaire d’urbanisme, qui sera
déposé à la Ville de Québec et rendu public en avril, comprend aussi des
propositions sur la mobilité durable,
à découvrir dans un prochain communiqué le dimanche 29 mars.
La Coalition citoyenne du Programme *populaire
d’urbanisme pour Saint-Roch se veut une tribune supplémentaire aux
consultations officielles, pour maximiser la portée de la vision et des
recommandations citoyennes. Ses propositions pour le verdissement ont été
élaborées par des individus et des collectifs dont Bien Vivre à Saint-Roch,
Verdir et Divertir et le Comité citoyen de Saint-Roch, avec le
soutien fédérateur de la Table de quartier l’EnGrEnAgE.
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Exemple de structures colonisées de lierre qui
remplacent les bollards
Photo : Google. Infographie : Verdir et Divertir
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Exemple
de structures colonisées de lierre
sur lesquelles on peut attacher un vélo
Crédit photo : Verdir et Divertir
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La rareté des espaces non bâtis ou minéralisés pouvant
accueillir des végétaux exige des solutions
créatives. Les plantes grimpantes peuvent coloniser des structures de
différentes formes qui peuvent aussi avoir la fonction de bollards ou de
supports à vélo, et ce, avec une emprise au sol minimale et un déploiement
contrôlé.
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Marge de recul en façade permettant la plantation de lierre
Crédit photo : Verdir et Divertir
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Marge de recul en façade permettant la plantation d’arbustes
Photo : Google |
Actuellement, la majorité des rues étroites de Saint-Roch n’ont
aucun espace pour la plantation. Nous devons trouver des façons de libérer de l’espace à des fins de
verdissement, telles qu’une marge de recul par rapport à la ligne de lot en
façade des nouvelles constructions, ou une ouverture sur leur cour verdie.
L’espace laissé libre entre l’édifice et le trottoir serait planté d’arbustes,
de lierres, de fleurs ou encore d’arbres filiformes (à l’image de la façade de
l’édifice de la Fabrique au coin Charest et Dorchester). On augmente ainsi la valeur du projet tout en
bonifiant l’espace collectif.
Avec les plantes grimpantes sur les murs des édifices, le potentiel de verdissement peut dépasser de
quatre fois celui de l’emprunte au sol du bâtiment. Cette solution est
d’ailleurs largement implantée dans les grandes villes pionnières en matière de verdissement (Portland, Seattle,
Berlin, Malmö).
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Pourcentages d’aires
vertes
exigés par les grilles de spécification de Saint-Roch
Carte : Alexandre Jobin
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Localisation des parcs
dans Saint-Roch
Carte : Alexandre Jobin
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La Direction régionale de santé publique de Québec indique
dans son portrait de santé 2006-2010 que la population de Basse-Ville-Limoilou-Vanier vit 3,3 ans de moins que
l’ensemble de la population de Québec. Le centre-ville de Québec est exposé à
des concentrations importantes de
polluants atmosphériques générées par ses activités industrielles et la
circulation automobile. On y retrouve aussi des températures estivales écrasantes induites par la grande minéralisation du milieu, soit le
phénomène des îlots de chaleur. Les impacts sont réels sur la santé humaine.
Pour les prochaines années, l’administration municipale s’est
donnée comme objectif de densifier le
centre-ville ce qui est possible compte tenu que plusieurs terrains sont
disponibles pour le faire. Le verdissement apparait comme une des conditions
sine qua non à l’atteinte de l’objectif désiré. La qualité des villes ne se
mesure plus par la hauteur de ses gratte-ciels mais plutôt par sa quantité
d’espaces verts. La nouvelle norme ISO
37120 sur la qualité des villes
inclut le verdissement comme critère de
pondération. Comme quoi les villes
du futur prennent cette mesure très au sérieux.